C’est la meilleure des cachettes, le débarras, sous l’escalier. Dans cette maison, de 1900 à nos jours, des générations d’enfants s’y sont planquées. Dans une chronologie bousculée, les histoires de neuf d’entre eux - marionnettes-enfants plus vraies que nature - nous font traverser un siècle d’Histoire. Un bijou de manipulation, une rêverie sur l’espace et le temps, qui invite à partager ses souvenirs d’enfance. 

Dans le débarras, là, sous l’escalier, le temps passe, les enfances se succèdent. Par le trou de la serrure, dans les coulisses des petits et grands drames, notre œil observe des histoires choisies qui ont marqué (ou pas) les habitants de la maison. Tandis que les décennies se succèdent, les enfants passent, repassent et nous donnent à voir leurs singularités et leurs similitudes. Des années les séparent, pourtant leurs jeux se ressemblent. Leurs époques diffèrent, mais leurs émotions se ressemblent. Leurs modes de vie évoluent, mais leurs aspirations se ressemblent. Chaque enfant est unique et chaque enfant se ressemble. Le spectateur est le témoin privilégié de leurs moments de complicité, de secrets partagés, d’interdits transgressés.

Les interprètes manipulent avec art une multiplicité de marionnettes et font de ce petit espace du débarras le théâtre d’un siècle d’histoires vécues ou inventées, de pactes scellés et d’échanges rieurs. Croisant petite et Grande histoires, les épisodes s’imbriquent, le plateau se transforme au rythme des entrées et des sorties des marionnettes, aussi émouvantes que criantes de vérité. Peu à peu, le fil se tisse, chacun ayant laissé de façon fortuite une trace pour les générations suivantes… 

Découvert en Avignon, un spectacle coup de cœur du Carré. Vif, virtuose et tendre, il célèbre l’Enfance, celles de nos parents, de nos grands-parents, des parents de nos grands-parents...