Deux vagabonds, Vladimir et Estragon, chapeau melon sur la tête et baskets aux pieds, attendent un certain Godot. Le public est convié à attendre avec eux cet illustre inconnu. Que faire pour passer le temps ? Se parler, se disputer, philosopher, se réconcilier.
“– C’est mieux si on se quitte. – Tu dis ça à chaque fois et tu reviens.”
Ils s’aiment et se détestent, comme un vieux couple.
Les acteurs quittent le plateau, s’assoient à nos côtés. Ils parlent beaucoup et se taisent longtemps. Ils nous mettent face au vide de l’existence, à la misère de notre condition de mortel. Il faut bien tuer le temps…
L’oeuvre de Beckett, devenue depuis un texte culte, avait fait scandale en 1948.
Dans sa proposition radicale de ce théâtre absurde, la compagnie La Nuit surprise par le Jour invente la pièce au fur et à mesure. Les comédiens se jettent dans le vide, avec nous. Les acteurs sont aussi les spectateurs et réciproquement. Ne passons-nous pas notre vie à attendre Godot ?